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EN IMAGES - Construits pendant l’entre deux guerres, ils viennent de rejoindre la liste des bâtiments britanniques protégés, alors que de nombreux établissements sont actuellement détruits.
Les Britanniques se font désormais du souci pour leurs pubs. Alors qu’à l’âge d’or, dans les années 80, ils ont compté jusqu’à 69.000 bars, ils doivent aujourd’hui se contenter de 48.000 établissements. Alors forcément, il y a des fermetures et parfois des démolitions. C’est pour éviter de perdre une partie de ces bâtiments remarquables que Historic England, l’agence publique de protection du patrimoine architectural, vient d’inscrire 19 pubs parmi les monuments classés.
Le point commun entre ces adresses? Situées à travers le pays mais majoritairement londoniennes, elles ont toutes été construites entre les deux guerres mondiales et incarnent une esthétique neo-géorgienne ou néo-Tudor. Selon les dirigeants de Historic England, ces établissements racontent une histoire intéressante, ils illustrent une manière de réinventer l’âme britannique! Plutôt que d’opter pour un style moderniste ou Art Deco, en vogue à l’époque, les propriétaires ont voulu tourner le dos à l’austère période victorienne et apporter un peu de sophistication dans leur établissement.
Ces pubs «améliorés» ont voulu faire évoluer l’image des bars: on y sert souvent de la nourriture, on soigne la propreté des lieux et on vise une clientèle plus large. En premier lieu on y accueille, (oh shocking!) des femmes comme l’illustre les premiers WC féminins de pub. On y joue aussi et les plus grands de cette nouvelle génération accueillent même parfois un coin dédié aux familles voire une salle de danse ou un bowling.
Le classement de ces pubs intervient quelques mois après la destruction, soudaine et sans autorisation, d’une adresse historique: la taverne Carlton dans le nord de Londres. Entre temps, les autorités locales ont ordonné la reconstruction des lieux. Malgré tout, ce classement britannique n’est pas une protection absolue: rien n’empêche par exemple de transformer un pub en magasin ou en appartement de luxe. Et les collectivités locales peuvent aussi faire évoluer la donne.
Finalement, la meilleure protection reste le succès. Et de ce côté-là, les pubs d’outre-Manche reprennent un peu du poil de la bête. Portés par la vogue des micro-brasseries, ils attirent un public plus jeune et plus varié que par le passé. Résultat: selon l’Association britannique des pubs et de la bière, alors qu’il se fermait jusqu’à 52 pubs par semaine à l’époque la plus sombre, ce chiffre a été ramené à 13.